L’enrichissement De La Base Lexicale en Français Et en Yorùbá, Quelques Leçons
L’enrichissement De La Base Lexicale en Français Et en Yorùbá, Quelques Leçons
Chapter One of L’enrichissement De La Base Lexicale en Français Et en Yorùbá, Quelques Leçons
INTRODUCTION
Le lexique, « ensemble des mots, ayant une valeur de dénomination, et formant la langue d’une communauté » LAROUSSE Dictionnaire du Français d’Aujourd’hui (2000 : 768).
Ensemble des mots d’une langue ou d’un domaine. Le lexique fait allusion au vocabulaire, tous les mots dans un dictionnaire ou un recueil d’une langue. Une langue sans lexique est morte. Car le lexique est un squelette qui donne à une langue des structures nécessaires dans des situations données. Ce lexique renvoie à plusieurs classes selon les sens et fonctions. On a les classes suivantes ; noms, adjectifs, articles, pronoms, verbes, adverbes, prépositions, conjonctions et interjections.
Le vocabulaire d’une langue existe depuis la fondation de la langue. La langue qui peut être étudiée contient à quatre niveaux, à savoir ; la morphologie, la phonologie, la sémantique, la syntaxe. Mais grâce à la morphologie qu’on sait qu’une langue dépend de l’autre langue.
Une base peut correspondre à un morphème lexical constituant un mot. HERVÉ.D (1992 :94) donne une idée claire :
On définit la base comme un morphème, c’est-à-dire une unité minimale de signification porteur d’un sens distinctif donnant à un mot une existence sémantique propre en face des autres mots et on l’appelle pour cela morphème lexicale (ou lexème)
Une base lexicale est comme une petite graine vivante qui peut féconder. C’est la racine, la fondation sur laquelle on peut bâtir les autres séries de mots (morphèmes grammaticales) et cela devient une structure forte, donnant naissance à des groupes de mots différents.
Or l’enrichissement, c’est le fait d’élargir, d’augmenter, d’agrandir quelque chose. Par rapport à la langue, c’est le fait d’augmenter le vocabulaire d’une langue existante, création des nouveaux mots pour cette langue à travers les nouveaux processus logiciels qui permettent cet enrichissement.
Il faut l’enrichissement pour rendre une langue vivante et pour que la langue capable de répondre aux défis du monde moderne. Cet enrichissement soit interne touchent le domaine de la langue elle-même soit externe venant du dehors de la langue, marque le développement rapide et continuel de la langue.
L’enrichissement en dehors d’une langue est très nécessaire car aucune langue n’est auto-suffisante. Surtout, la littérature et la traduction montrent ceci.
Cette recherche ne cherche pas à créer de nouvelles théories sur l’enrichissement de la base lexicale en français ou yorùbá. Car les ressources y existent déjà. Mais cette recherche voudrait faire ressortir des ressources existantes à travers lesquelles les langues sont enrichies. Aussi des leçons tirées de l’enrichissement de la base lexicale en yorùbá et en français seront bien examinées ce qui nous permettra d’établir des divergences et de convergences entre les deux langues.
CHAPITRE 1
APERÇU GÉNÉRAL DES DEUX LANGUES :
La langue française
Histoire :
Le français est une langue romane parlée en France, dont elle est originaire, ainsi qu’en Belgique, au Canada, au Luxembourg, en Suisse et dans 51 autres pays, principalement situés en Afrique, ayant pour la plupart fait partie de l’ancien empire colonial français ainsi que la République démocratique du Congo, ancien Congo belge.
Il sera impossible de traiter l’origine du français sans mentionner les époques suivantes :
i Epoque pré-gauloise
Cette époque était marquée par l’apparition de quelques vocabulaires des anciens lieux historiquement connus. Ce sont les cités grecques de la Méditerranée, Nice (Nikaia, «la victorieuse »), Marseille(Massalia), Agde (Agathé tuché, « la bonne fortune») ces villes parlaient le grec.
Mais il n’existait aucun document écrit associé à la codification de la langue. Ce que l’on fait à ce moment-là vient de substances surtout dans le domaine des noms de lieu (de montagnes ou de sites géographiques, de rivières etc.). On constate que dans l’actuelle catalogue française vivaient des Ibères dont la langue est très mal connue, bien qu’on ait quelques inscriptions.
ii L’invasion gauloise
Les Gaulois étaient une des branches des peuples celtiques. Ils envahirent la Gaule, venant du Germaine entre le Vème et Xème siècle avant J.-C. Leur langue était du celtique continental- l’irlandais, le gaulois et le breton sont des langues celtiques insulaires. Cette langue était parlée dans presque toute la France actuelle. Mais aujourd’hui, il n’existe que très peu d’inscriptions gauloises.
Dans la Gaule latinisée, les paysans adoptèrent les mots latins pour les produits qu’ils devaient vendre à la ville, et gardèrent leur dénomination pour le sous produits. Du latin, les mots suivants sont nés :
latin Français
lac lait
butyrum beurre
farina farine
mel miel
petra pierre
cera cire
racemum raison
iii La romanisation
Après une période de grande puissance, puisque les Gaulois avaient peuplé une partie de l’Italie du Nord et Rome même, les Gaulois reculèrent : les Romains reprirent alors à partir de 154 avant J.C. l’Italie du Nord. Appelés par les Marseillais, ils s’emparent d’abord de la Provence dont ils firent la Provincia romana. Entre 58 et 50 avant J.-C, César soumit tout le reste de la Gaule, où les Gaulois avaient appelé les Romains pour les aider contre des envahisseurs germains. Rapidement, la colonisation romaine, créa des routes, des
villes et d’écoles, développa l’usage du latin, pratique d’abord par la bourgeoisie urbaine et par l’aristocratie campagnarde.
iv Les invasions barbares
A partir du IIIème siècle, des peuples germaniques s’introduisirent en Gaule, tantôt par infiltration, puis de plus en plus par la conquête armée. Le Francs ne pouvait pas opposer à d’autres invasions : celle des Alamans, qui s’établissent en Alsace et y introduisait un dialecte germanique par imposition au Vème siècle.
Pendant la période troublée des Vème à VIIème siècle, la disparition de la civilisation romaine et la destruction des écoles entraînent un recul de la connaissance du latin. En VIIème siècle, Saint Eloi Conseilla Dagobert le roi Franc, de prononcer des sermons en langue vulgaire, et le concile des tours en 813, rend officiel l’emploi de la langue vulgaire, la lingua romana rustica, pour les sermons adressés aux fidèles, ce qui est considéré comme Sermo Cotidianus. C’était à partir de ce moment-là que sorte la première écriture en français. C’était écrit en protofrançais (ou Romania lingua ou encore roman). C’est le Serment de Strasbourg prêté en 842 entre Louis Germanique et Charles le Chauve qui en formé.
Développement :
La grammaire qui est la plus importante partie de vocabulaire française est issue de formes orales populaires du latin déformé, qui a été transformé depuis l’époque de la Gaule romaine.
Au Moyen Âge, la langue française est composée d’une multiplicité de dialectes qui varient considérablement d’une région à une autre. On distingue principalement les parlers d’oïl (au Nord) et les parlers d’oc (au sud). Avec l’établissement et l’affermissement de la monarchie capétienne, c’est la langue d’oïl qui s’imposait
progressivement. Cette période était marquée par la grande peste et par la guerre de cent Ans, qui entraînait une désorganisation des institutions. Alors que la grammaire de cette période était plus transformée que cela de serment de Strasbourg.
Pendant la période de la règne de Louis XVI on trouvait des écritures classiques voire des institutions crées pour la défense de la langue française en 1549. Le groupe «Pléiade» a manifesté pour retenir une forme pure de français en matière de poésie. L’apparition de l’Académie française en 1635 était aussi pour la même raison. Et on trouve que la monarchie française apporta à la langue française par l’Académie et les grammairiens, l’influence des populations protestantes émigrées, qui facilite le développement de français dans cette époque.
En 1990, le conseil Supérieur de la langue française fit paraître au journal officiel un document intitulé, Les rectification de l’orthographe. Ces modifications manifestent les suivants :
-La soudure d’un certain nombre de noms composés (portemonnaie, pingpong, etc.).
-L’harmonisation du pluriel des noms composés avec celui des noms simples (un perce-neige; des perce-neiges, un garde-malade; des garde-malades).
-La possibilité de supprimer certains accents circonflexes sur le i et le u (voute, traitre, paraitre, huitre, etc.).
Etendue :
La langue française est parlée dans les cinq continents du monde. A part de l’anglais, le français est la langue la plus parlée, la plus enseignée dans le monde. Cette langue a de quatre cents cinquante millions (450 millions) de locuteurs dans le monde. La francophonie qui comprend soixante- quinze (75) états inclut vingt huit états (28) qui ont pour la langue officielle la langue française.
Variations :
On constate qu’il y a des différences dans la prononciation, dans l’expression de français dans le monde, surtout à l’oral. Le fait que la culture du monde varie d’une place à l’autre donne naissance à cet effet de variation. La plupart des locuteurs s’expriment en français dans leurs cultures comme cela convient. Ces exemples de variations se trouvent en Haïti, en Suisse, au Canada, même en Afrique. Voyons quelques exemples de ces variations :
Pays Vocabulaires de la variation
Nord de la France petit déjeuner, déjeuner, dîner/souper Normandie, Picardie, Lorraine, Canada, Belgique, Suisse, déjeuner, dîner et souper Normandie, Picardie, Lorraine, Canada, Belgique, Suisse, déjeuner, dîner et souper
Sénégal essencerie au lieu de station service Québec, Canada avoir une blondie au lieu d’avoir une petite amie
Mais le français parisien reste toujours le français standard pris comme point de référence auquel on peut comparer d’autres variétés de français.
Statut :
La langue française est un trait de souveraineté en France. Elle est donc le principal véhicule de la pensée et de la culture française. En France comme ailleurs, le français est utilisé aussi comme une langue officielle, langue administrative, langue maternelle, langue d’enseignement privilégié, langue de commerce, langue de travail dans quelques pays du monde et dans certaines organisations. Cette présentation ci-dessous représente un résumé de ce statut.
PAYS OU RÉGION STATUT DE LA LANGUE France Langue maternelle et officielle Canada, Guyane française Langue maternelle et administrative Seychelles, Île Maurice Langue officielle et maternelle Québec Langue maternelle et officielle Côte d’Ivoire, Tchad, Congo, Cameroun, Mali, Niger, Togo, Madagascar Langue officielle ou administrative Nigeria Langue d’enseignement privilegié
La Langue Yorùbá
Histoire:
Le mot yorùbá désigne en même temps ensemble du territoire, les peuples qui l’occupent et la langue. Cet un continuum dialectal de l’Afrique de l’ouest avec à peu près 25 millions de locuteurs. C’est aussi une l’une des langues principales parlées au Nigéria; particulièrement au sud-ouest; Ekiti, Lagos, Ondo, Osun, Oyo, Ogun, e.t.c. C’est aussi parlé au Bénin, Togo, en Bresil, Sierra Leone (reconnu comme Oku) et Cuba (reconnu comme Nago). Mais d’après une théorie largement répandue, la langue yorùbá provident d’Ife, l’ancienne ville où les premiers ancêtres des Yoruba se sont installés, et Oduduwa le fils d’Olodumare le tout puissant étant leur père.
Développement:
L’origine de la langue yorùbá n’est pas claire mais il est évident que la langue existe oralement depuis des années. Mais il est bien de noter que les premières écritures en langue yorùbá ont été publiées en 1819 par Bowdich, ceux qu’il a recherchés à Ashanti au Ghana. Donc, les écritures de la langue yorùbá ont pris naissance à l’étranger et aussi par un étranger.
‘‘That the first known writer of any yorùbá words was a non- yorùbá, and this occurred outside Yorùbá land was significant…” (T.A AWONIYI 1978:25)
« Que le premier écrivain connu d’un mot Yorùbá soit un non-yorùbá et que cela a été fait à l’étranger est significatif »
Aussi pendant un quart d’un siècle, l’étude de la langue se faisait à l’étranger, par ceux qui ne sont pas Yorùbá particulièrement en Sierra Leone.
La première apparition des études sur la langue dans les pays Yorùbá fut ménée, vers le milieu du XIXe siècle, par des missionnaires installés tout d’abord en pays Ègba. Le yorùbá d’Ȩgba servit de la base à l’étude de la langue, car l’un des esclaves libérés, Samuel AJAYI-CROWTHER a traduit la Sainte-Bible en 1844 de l’anglais à Yorùbá. Plus tard compte tenu de son importance historique, le parler d’Oyo fut étudié. C’est à partir de ces premiers études que c’est développé un Yoruba standard-sorte de lingua franca comprise théoriquement à travers tout le pays-qui est enseigné, parlé à la radio et à la télévision et employé dans la littérature écrite.
En effet, depuis les premiers romans écrits en yorùbá par Daniel O.FAGUNWA dans les années 1920 et qui poussaient leur inspiration dans l’imaginaire des contes et de la tradition orale, un nombre considérable d’ouvrages sont parus : romans picaresques à valeur didactique, romans moraux, romans policiers, poésie et surtout pièces de théâtre inspirées par la mythologie ou l’histoire. Les théâtres ambulants, développés à partir des fêtes rituelles liées aux ancêtres, sont une tradition ancienne ; cela explique peut être que cette forme d’expression littéraire soit privilégiée par les écrivains Yorùbá. Il existe aussi deux ou trois journaux en yorùbá. Leur parution, théoriquement hebdomadaire, est néanmoins irrégulière ; la mauvaise qualité d’impression absence de tons, voire de signes diacritiques, en rend la lecture souvent difficile.
Étendue :
La langue yorùbá est une langue dominante, très populaire et célèbre au Nigéria. C’est l’une des langues les plus développés dans le pays. Donc la langue a pénétré presque tous les coins du pays. Au sud-ouest du pays, c’est la langue d’origine ou langue maternelle. Les états où la langue yorùbá se parle incluent; Ekiti, Ondo, Lagos, Oyo, Osun, Ogun, Kwara et l’ouest de Kogi. Les locuteurs de la langue se trouvent à un certain degré car presque partout au Nigéria, on trouve la communauté de locuteurs yorùbá.
Aussi les locuteurs de la langue se trouvent au Bénin, Togo, en Côte d’Ivoire, au Brésil, à Cuba. En Europe, on trouve la communauté yorùbá.
Variation :
« Il n’existe pas « une » langue yorùbá, mais un continuum dialectal très différencié, le degré d’intercompréhension variant fortement d’un parler à l’autre » (Michka Sachnine 1997 : 9)
La langue yorùbá est un groupe de dialecte qui s’est liés. Ce continuum dialectal contient de plus que quinze variétés qui selon leur groupes se classifient en trois catégories :
i Le nord-ouest Yorùbá (NOY) :
Abeokuta, Ibadan, Oyo, Osun et Lagos
ii Le Yorùbá central (YC) :
Igbomina,Ife, Ekiti, Akure, Efon et Ijesa
iii Le Sud-est Yoruba (SEY) :
Òkìtìpupa, Ondo, Owo, Sagamu et Ijebu
i Le nord-ouest (NOY) :
Historiquement, le nord-ouest est ressortissant d’Oyo. Dans les dialectes, le proto- yorùbá /gh/ (un son vélaire fricatif) [Ɣ] et [gw] se sont mêlés pour produire /w/ ; les voyelles supérieures /ḭ/ et /ṵ/ ont disparu et sont remplacées avec /i/ et /u/ c’est ainsi les voyelles nasales. Enfin arrivé les voyelles modernes de la langue ; sept voyelles orales et cinq voyelles nasales.
ii Le sud-est (SEY) :
Ces peuples viennent du Benin en 1450 après J.C. Les parlers de ces groupes ont gardé les sons /gh/ et /gw/, et ont réduit les voyelles nasales /ḭn/ et /ṵn/, en les remplaçant avec /ẹn/ et /ϙn/. Aussi, l’emploi de deuxième et troisième pronoms pluriels est une caractéristique de ce groupe ; donc, àn/ an wá peut signifier ; venez (forme impérative deuxième personne pluriel de français) ou ils viennent (troisième personne pluriels) mais dans les régions du nord-ouest (NOY) on a ; ẹ wá →